Proies et prédateurs
- Corinne Dupeyrat
- 9 août 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août

Crédit photo Corinne Dupeyrat
Dans la nature – y compris dans la nature humaine – tout repose sur une dynamique permanente entre proies et prédateurs.
Je ne m’attarderai pas ici sur la prédation entre humains : vous en avez sans doute déjà fait l’expérience, et nul besoin d’en rappeler l’amère saveur.
Cette réalité explique peut-être pourquoi il nous est si difficile de supporter la vue d’un chat ou d’un chien ramenant une proie, puis jouant avec elle un moment qui nous paraît interminable. Une telle scène heurte nos sensibilités humaines et soulève le coeur : nous y projetons l’image d’une cruauté dépourvue de conscience et de remords.
A la demande d'une amie, peinée de voir son chat tuer les jolis oiseaux de son jardin qu'elle chérissait, j'ai interrogé le "meurtrier" félin en communication intuitive afin d'entendre son point de vue. Libre à vous d’y croire ou non : il ne s’agit pas d’imposer une vérité, mais simplement d’ouvrir votre esprit à une perspective différente.
Ce qui m’est apparu, c’est que la proie, d’une certaine façon – consciente ou non –, participe elle aussi à la grande mécanique de la Vie. Elle vient d’abord offrir au chat l’occasion de s’exercer à la chasse, pour qu’il apprenne à se nourrir et assurer ainsi sa survie si le besoin s’en faisait sentir.
Elle contribue également à la survie des plus forts : ses propres fragilités (faiblesses génétiques, maladies, moindre résistance…) ne favorisent pas la pérennité de son espèce. Dans la nature, les plus vulnérables disparaissent, tandis que les plus résistants renforcent leurs qualités et s’adaptent aux changements.
Ainsi, selon ce ressenti, la proie « choisit » en quelque sorte sa destinée et la manière de quitter la vie : sous les griffes d’un chat ou d’un autre prédateur, plutôt que de mourir de faim, de maladie ou de vieillesse.
Lorsque le chat capture un oiseau ou une souris, il devient alors l’instrument de la proie et, par extension, un acteur de la Vie dans son ensemble. Il joue son rôle dans ce vaste dessein qu’est la sélection naturelle.
Proies et prédateurs participent donc ensemble à une même cause : maintenir l’équilibre fragile et essentiel de la biodiversité.
NB : Gardons à l’esprit que tout prédateur est aussi la proie de quelqu’un d’autre, et que l’un n’existe qu’à travers l’existence de l’autre.
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